Le chômage en Italie est une préoccupation qui touche à la fois les locaux et les expatriés. Bien que l’Italie offre une expérience culturelle riche, son marché du travail peut être complexe et difficile à appréhender. Pour ceux qui découvrent le système, il est essentiel de comprendre ses droits et les indemnisations disponibles. Cet article propose une explication claire du fonctionnement du processus, des personnes éligibles et des compensations possibles.
Si vous avez besoin de plus d’informations sur les conditions de travail en Italie, consultez ce guide.
1. Comprendre le chômage en Italie
Comment le chômage est-il mesuré ?
Le chômage en Italie est officiellement mesuré par l’ISTAT (Institut National de Statistique Italien), qui définit une personne au chômage comme un individu âgé de 15 à 74 ans, sans emploi, disponible pour travailler dans les deux semaines, et ayant recherché activement un emploi au cours du dernier mois.
Selon les derniers rapports de l’ISTAT, le taux de chômage tourne autour de 7,2 %, avec un taux de chômage des jeunes (15–24 ans) particulièrement élevé à plus de 22 %. Ces statistiques reflètent des problèmes économiques plus profonds et soulignent l’importance de s’informer sur le chômage avant de s’installer ou de chercher un emploi.
Principales causes du chômage en Italie
Divers facteurs structurels et économiques contribuent au chômage en Italie. Un écart persistant entre le nord et le sud crée de fortes disparités régionales. Le nord connaît un chômage plus faible grâce à une base industrielle plus solide. Cependant le sud souffre de taux plus élevés en raison de l’inefficacité bureaucratique et du manque d’investissements.
De plus, l’automatisation, la transformation numérique et la pandémie de COVID-19 ont bouleversé les marchés du travail. Ce que a poussé davantage de personnes vers des emplois temporaires ou précaires. Cette instabilité, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de la construction, a rendu la question du chômage encore plus complexe.
Secteurs les plus touchés par le chômage
Certains secteurs présentent des risques plus élevés de chômage en Italie, en particulier en basse saison. Le tourisme et l’agriculture subissent de fortes variations, tandis que la construction traverse des cycles de baisse réguliers.
Sur le plan régional, la Sicile, la Calabre et la Campanie affichent certains des taux de chômage les plus élevés. Tandis que des régions comme la Lombardie et l’Émilie-Romagne enregistrent de meilleures performances économiques. Comprendre ces dynamiques est essentiel si vous envisagez de travailler ou de vous installer en Italie.

2. Qui peut demander des allocations chômage en Italie ?
Pour bénéficier des allocations liées au chômage, vous devez remplir plusieurs conditions. C’est l’organisme italien de sécurité sociale, l’INPS (Istituto Nazionale della Previdenza Sociale), qui gère ces demandes. Vous devez :
- Avoir cotisé à l’INPS pendant une certaine durée.
- Avoir perdu votre emploi de manière involontaire (les démissions ne sont généralement pas prises en compte).
- Être résident légal en Italie et enregistré auprès d’une municipalité locale.
Les citoyens de l’UE/EEE et les ressortissants d’autres pays
Les citoyens de l’UE/EEE peuvent accéder aux allocations chômage selon les règles de coordination européennes, à condition d’avoir cotisé à l’INPS pendant leur emploi. Pour les ressortissants non européens, il est essentiel de posséder un permesso di soggiorno (titre de séjour pour le travail) valide et de répondre aux mêmes conditions de cotisation.
Salariés vs. Travailleurs indépendants
Les salariés réguliers ont droit aux allocations standards comme NASpI, tandis que les travailleurs indépendants ou les travailleurs sous contrats de projet peuvent être éligibles au DIS-COLL. Malheureusement, ceux qui travaillent de manière informelle ou sans contrat régulier peuvent avoir des difficultés à accéder aux aides liées au chômage en Italie.
3. Types d’allocations chômage disponibles
NASpI – Nuova Assicurazione Sociale per l’Impiego
NASpI est la principale allocation chômage disponible pour les salariés réguliers ayant perdu leur emploi de manière involontaire. Pour être éligible, le demandeur doit avoir cotisé au moins 13 semaines à l’INPS au cours des quatre dernières années. Il faut aussi avoir travaillé au moins 30 jours au cours des 12 mois précédant la perte d’emploi. La durée de NASpI dépend de votre parcours professionnel : elle correspond à la moitié du nombre de semaines travaillées, avec un maximum fixé à 24 mois. Pour consulter les conditions complètes d’éligibilité et déposer une demande, visitez la page officielle de l’INPS.
DIS-COLL – Pour les travailleurs de projet ou indépendants
DIS-COLL est une allocation spécifique de chômage en Italie destinée aux collaborateurs, travailleurs sous contrat de projet et certains freelances, notamment ceux enregistrés auprès du régime Gestione Separata de l’INPS. Pour être éligible, vous devez avoir perdu votre emploi involontairement, être en recherche active d’emploi, et ne pas être affilié à d’autres régimes de retraite. L’allocation est calculée sur la base de vos revenus récents et dure en général quelques mois, selon votre historique de cotisations. Contrairement à NASpI, DIS-COLL n’est pas renouvelable, et les critères sont plus stricts, en particulier pour ceux ayant un parcours professionnel irrégulier.
Travailleurs saisonniers et personnes de retour en Italie
Des allocations chômage spécifiques en Italie existent également pour les travailleurs saisonniers, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture et de l’hôtellerie. Ces travailleurs doivent remplir des conditions minimales de cotisation et prouver qu’ils n’ont pas quitté leur emploi volontairement. Par ailleurs, les Italiens ou expatriés de retour de l’étranger peuvent avoir droit à des prestations s’ils ont cotisé à l’INPS avant leur départ et sont revenus travailler en Italie après une expérience à l’étranger. Des règles spécifiques s’appliquent, et il est recommandé de consulter l’INPS ou un bureau de Patronato pour évaluer votre situation.

4. Comment faire une demande d’allocations chômage
Processus étape par étape
Si vous êtes confronté au chômage en Italie, la procédure de demande doit commencer immédiatement après la perte d’emploi. Voici un processus simplifié :
- Inscrivez-vous comme demandeur d’emploi auprès du Centro per l’Impiego (Pôle emploi local).
- Soumettez votre demande de NASpI ou DIS-COLL en ligne via le site de l’INPS en utilisant vos identifiants SPID (identité numérique), CIE ou CNS.
- Vous pouvez également vous rendre dans un bureau de Patronato (syndicat ou organisme d’aide) pour obtenir de l’aide avec la documentation et la demande.
Documents requis
- Une pièce d’identité valide ou un passeport.
- Un titre de séjour (pour les ressortissants non européens).
- Une preuve de cotisations (historique INPS).
- Le contrat de travail et la lettre de licenciement indiquant la raison de la rupture du contrat.
5. Ce que vous recevez : compensation et durée
Quel montant pouvez-vous espérer ?
NASpI offre 75 % de votre salaire mensuel brut moyen (jusqu’à 1 550 €). Une réduction progressive de 3 % s’applique chaque mois à partir du quatrième mois.
Le montant maximum mensuel est d’environ 1 550 € brut, selon vos revenus antérieurs. Il existe également un seuil minimum, garantissant un revenu même pour les travailleurs à faible salaire.
Durée des allocations
La durée des allocations chômage via NASpI dépend directement de votre ancienneté professionnelle. Pour chaque semaine travaillée, vous avez droit à une demi-semaine d’allocations. Par exemple, si vous avez travaillé 40 semaines, vous recevrez 20 semaines de NASpI. La durée maximale est de 24 mois, ce qui concerne les personnes ayant travaillé de manière continue pendant au moins quatre ans avec des cotisations versées.
Les allocations chômage en Italie sont considérées comme des revenus imposables. Vous devrez peut-être également les déclarer dans votre déclaration annuelle de revenus, selon le montant total de vos revenus.

Pour finir
Comprendre le chômage en Italie est essentiel pour les expatriés, les freelances et les résidents. Naviguer dans le système ne se limite pas à avoir un emploi, il s’agit aussi de connaître ses droits et les aides disponibles lorsque la situation change. Gardez toujours à jour vos contrats de travail, vos relevés de cotisations et vos documents de résidence.
Vous venez de quitter votre emploi ou cherchez un nouveau départ professionnel ? Cet article vous guide pour trouver un travail en Italie, avec toutes les étapes essentiels.
FAQ
1. Puis-je recevoir des allocations chômage si je démissionne de mon emploi ?
Dans la plupart des cas, une démission volontaire vous empêche de bénéficier des allocations NASpI. Cependant, il existe des exceptions, comme une démission pour juste motif (par exemple, non-paiement du salaire ou harcèlement). Ces cas doivent être clairement documentés et approuvés par l’INPS.
2. Dois-je rester en Italie pendant que je perçois la NASpI ?
En règle générale, oui. Vous devez rester disponible sur le marché du travail italien et poursuivre activement votre recherche d’emploi. Toutefois, les courts séjours à l’étranger sont autorisés, et dans certains cas, la NASpI peut être exportée dans un autre pays de l’UE pendant une durée maximale de 3 mois, avec l’approbation préalable de l’INPS.
3. Combien de temps faut-il pour recevoir mon premier paiement NASpI ?
Après avoir soumis votre demande de NASpI, il faut généralement entre 30 et 45 jours pour recevoir le premier paiement. Assurez-vous que tous vos documents sont complets et corrects pour éviter les retards, et consultez régulièrement le portail de l’INPS pour suivre l’avancement.